Entre interventions en salle et sur le terrain, le groupe technique ovin parvient à maintenir le rythme d’une rencontre par mois afin d’échanger sur un maximum de thématiques pour cette première année de reconnaissance en tant que groupe innovant sur des pratiques économiques, environnementales et sociales. Après avoir échangé sur la gestion du pâturage, l’entretien des prairies, la valorisation des méteils grains et fourragers, place à l’agriculture de conservation, au pâturage des couverts végétaux et aux mélanges fermiers ! Dernièrement, a donc eu lieu la 4^ème journée du groupe technique ovin sur l’exploitation de Fabien PARIS (Agonges).

« J’ai entièrement revu mon système pour plus de rentabilité économique et en vue des évolutions climatiques, grâce au réapprentissage des bases agronomiques et en visant l’autonomie alimentaire pour mon cheptel ».

Il y a 5 ans, l’exploitation était basée sur une conduite classique, avec des brebis uniquement sur les prairies et une rotation des cultures colza, blé, orge. Aujourd’hui, les brebis pâturent également les surfaces en céréales et le zéro travail du sol permet des rotations bien plus diversifiées en intégrant des légumineuses, protéagineux, couverts et autres.

« Le déclic s'est fait suite aux rendements faibles des céréales où pourtant je pouvais bénéficier d'irrigation sur une partie des terres et où les charges étaient bien supérieures au bénéfice ».

La réflexion a été longue, mais Fabien ne regrette pas ses choix qui ont entièrement bousculé son système et qui selon lui, lui ont fait gagner 10 ans. Cela a été possible par l’intégration d’un groupe agronomique « Agroleague » qui lui a permis de partir dans la bonne direction. Sa transition n’est pas encore terminée mais cela ne l’empêche pas d’échanger sur ses pratiques qui pourront certainement être utiles à d’autres éleveurs.

« Grâce au collectif on avance plus vite et on apprend des erreurs de chacun ! »

Avec le GIEE Ovin, nous avons pu voir entre-autre l’implantation de céréales sous couverts de luzerne et la valorisation des différents couverts d’automne avant maïs par les brebis en lactation. L'objectif visé est l’autonomie alimentaire. Le pâturage des couverts permet le repos des prairies et l’augmentation de la surface en légumineuses assure l’autonomie protéique, y compris pour la finition des agneaux. « Les légumineuses sont très bénéfiques pour la structure et la vie du sol, elles le sont également pour la source de protéine, c’est pour cela qu’en 2020, j’ai investi dans un bâtiment de séchage thermovoltaïque qui me permet une exploitation plus souple et sécurisée du foin de luzerne. C’est aussi un moyen de sécher mon maïs grain et les plaquettes de bois pour litière».

Le semis direct sous couvert, l’allongement des rotations et la couverture permanente du sol sont une somme de leviers qui permettent à M. PARIS d’être plus résistant face aux sècheresses aussi bien pour ses cultures que pour ses brebis. Fabien ne compte pas s’arrêter là car il porte également intérêt à l’agroforesterie et à la Labellisation Bas-Carbone.

L’exploitation en quelques chiffres :

-        Système polyculture-élevage

-        1 UTH

-        Cheptel : 300 brebis

-        SAU : 152

-        SFP : 62

-        Cultures : maïs/ blé/ orge/ tournesol/ luzerne/ pois…